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Colloque International Historiographie, ekphrasis et enargeia à l’époque de la Seconde Sophistique | International Conference Historiography, enargeia and ekphrasis during the Second Sophistic

Publié le 17 juin 2022 Mis à jour le 17 juin 2022

Quelles sont les modalités de l’usage de l’enargeia et l’ekphrasis chez les historiens grecs et latins de cette période ? Quelles en sont les fonctions idéologiques, les intérêts et les écueils ? Quels rapports ces techniques entretiennent-elles avec les fonctions de l’historiographie et, en particulier, le souci de vérité ? En somme, que nous apprend-elle sur l’écriture de l’histoire à l’époque impériale ? Ce sont à ces questions que le présent colloque entend apporter des pistes de réponses. 

L’enargeia, cette qualité de l’expression visant à « mettre sous les yeux » et à susciter une représentation mentale, était considérée par les rhéteurs anciens comme un puissant outil rhétorique.

Elle s’exerçait en particulier dans le cadre de l’ekphrasis, dont la pratique était recommandée aux écrivains : cet exercice avait souvent pour sujet des scènes à caractère historique (batailles, prises de ville) et puisait des exemples au sein de l’historiographie. Appliquée à l’écriture de l’histoire, l’enargeia pouvait donner à celle-ci la prétention de faire voir le passé, de le réexpérimenter, d’en retirer des impressions et des leçons. Cette manière d’écrire, que l’on peut rapprocher de l’immersion, tend aussi à estomper les frontières entre l’historiographie ancienne, la littérature et la fiction, ainsi que le font des formes modernes de représentations historiques (romans, bandes dessinées, docu-fiction, films, muséographie, jeux vidéos…).

Si nos sources sur la formation à la rhétorique montrent les liens entre l’usage de cette technique et l’historiographie, ils préfèrent renvoyer aux modèles classiques (Homère, Thucydide…), et on s’est paradoxalement encore peu interrogé sur l’influence que cette formation a pu exercer sur l’écriture de l’histoire à l’époque où cet enseignement semblait largement répandu. Dans l’histoire de la rhétorique, cette période correspond, de façon large, à la Seconde Sophistique (Ier- IIIe siècles de notre ère) et se prolonge dans l’Antiquité tardive.
 

Organisation du colloque : Benoît Sans et Ruth Webb 
Date(s)
Du 23 juin 2022 au 24 juin 2022
Lieu(x)

Université de Lille (Campus de Pont de Bois)

Maison de la Recherche - Salles FO.13 & FO.15

Contact
Benoît Sans : benoit.sans@univ-lille.fr