Un prix est remis chaque année à un ou aux deux meilleur.s mémoire.s issus de deux filières d’enseignement différentes du Département de Langues et Lettres. Ce prix est distribué dans le cadre de la cérémonie annuelle de remise des prix facultaires.

Lauréats 2023-2024

Pour l'année académique 2023-2024 trois prix ont été décernés. Ils ont été attribués à :

Pamela Gitani, diplômée en linguistique, pour son mémoire intitulé « Prosodic Marking of Direct Discourse: Testing Semantic vs Pragmatic Theories of Quotation », réalisé sous la direction de Monsieur Philippe De Brabanter
Ce mémoire vise à déterminer si le discours direct – un phénomène citationnel – nécessite un marquage systématique à l’oral, le but étant de jeter un éclairage sur différentes théories de la citation. Pour répondre à cette question, nous analysons des enregistrements audio à l'aide du logiciel Praat et observons comment trois locuteurs anglophones américains marquent le discours direct. L’analyse se focalise sur trois paramètres prosodiques : les pauses, la F0 moyenne et l'intensité moyenne. Cette étude empirique révèle que les locuteurs ont chacun une stratégie de préférence pour marquer le discours direct à l’oral ; cependant, ils n’ont pas tous recours aux mêmes dispositifs prosodiques pour effectuer le marquage, et n’utilisent pas ces dispositifs de façon systématique. Dans une discussion approfondie des enjeux théoriques de cette étude, nous concluons que la variation inter- et intra-individuelle qui caractérise nos données est un argument en faveur des théories pragmatiques de la citation, qui, contrairement aux théories sémantiques, soutiennent que le marquage est dispensable.
Louis Lessire, diplômé en langues et lettres anciennes, pour son mémoire intitulé « Poggii ad Antonium Luscum in delatores inuectiua (1426) : Introduction, texte latin, traduction française et commentaire », réalisé sous la direction de Monsieur Wouter Bracke

Ce mémoire porte sur l'invective In delatores (« Contre les délateurs »), un discours latin écrit en 1426 par l’humaniste florentin Poggio Bracciolini (1380-1459), sous la forme d’une lettre ouverte adressée à son ami Antonio Loschi. J’y propose une édition critique revue du texte, sur la base de celle incluse dans l'anthologie épistolaire du Pogge éditée par H. Harth (1984), ainsi qu’une première traduction française, un commentaire et une introduction générale à l’œuvre. Au-delà de l'audace et de la violence verbale qui le caractérisent de manière évidente, l'In delatores est un texte où confluent réquisitoire, démonstration littéraire et réflexion morale. Le propos du Pogge, puisqu’il s’oppose à la délation en général, est toujours aussi actuel et pertinent. L’introduction explique les motifs de l’œuvre à travers sa rhétorique (notamment des procédés hérités de Cicéron et de Jérôme de Stridon) et son contexte historique (soit celui de la curie pontificale, pendant la période du Grand Schisme) ; puis elle aborde ses sources littéraires classiques (mises en lien avec les découvertes de manuscrits faites par le Pogge lui-même) et ses influences contemporaines (comme celle de Leonardo Bruni), sa langue (en partie par le biais des critiques de Lorenzo Valla, contemporain du Pogge), sa structure discursive, et enfin les choix faits pour l’établissement du texte et de la traduction. 

Raphaëlle Vander Goten, diplômée en langues et lettres françaises et romanes, pour son mémoire intitulé « Les pièces représentées pour la première fois au Théâtre de la Monnaie et du Parc, de 1815 à 1830 », réalisé sous la direction de Monsieur Manuel Couvreur

Ce mémoire a pour sujet d’analyse les œuvres jouées pour la première fois dans les théâtres de la Monnaie et du Parc sous le régime hollandais. Dans ce travail, j’ai cherché à comprendre la manière dont la censure s’est exercée envers ces œuvres. Cette réflexion m’a amenée à m’interroger sur les relations étroites que les autorités municipales et centrales entretenaient avec les deux administrations qui se succédèrent dans les théâtres bruxellois sous le régime hollandais.
J’ai également étudié le comportement du public lors de la représentation de ces œuvres : ce travail met ainsi en lumière quelques particularités de l’attitude des spectateurs vis-à-vis des créations nationales et de celles provenant de Paris. Ce mémoire s’intéresse aussi à la manière dont les pièces d’auteurs locaux offraient aux spectateurs la possibilité d’exprimer leur avis sur la politique du régime hollandais. 
Le contenu de ces œuvres est également étudié, notamment concernant leur relation avec la pensée politique sous le régime hollandais : certaines contiennent des marques de fidélité à la nouvelle dynastie instaurée en 1815, mais d’autres reflètent un climat pessimiste, où l’exercice du pouvoir apparaît indissociable de la violence. 
 

Mis à jour le 9 janvier 2025