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Écrire le traumatisme
Mémoire féminine de la guerre d’Espagne
La mémoire des vaincues de la Guerre civile espagnole et du franquisme a progressivement trouvé dans la littérature un lieu d’expression de sa diversité. En analysant des œuvres publiées entre 1975 et 2010, cet ouvrage montre comment la fiction dit la violence de l'histoire et en quoi elle est une pièce cruciale de l'économie mémorielle.
Milquet Sophie, Presses Universitaires de Rennes, Collection Interférences, mai 2021, pp 306.
Femmes tondues et violées, mères en deuil, miliciennes, veuves ou détenues... La mémoire des vaincues de la Guerre civile espagnole et du franquisme a longtemps été réduite à la clandestinité. Pendant la démocratie, elle a progressivement trouvé dans la littérature un lieu d'expression de sa diversité.
Ce livre fournit une vue globale de la construction mémorielle dans l'espace fictionnel, en analysant des œuvres publiées entre 1975 et 2010, en français (Agustin Gomez-Arcos et Mercedes Deambrosis) et en espagnol (Dulce Chacón, Carme Riera, Josefina Aldecoa, Jesús Ferrero, Marifé Santiago Bolaños et Ángeles Caso).
En menant l'enquête au cœur même des formes poétiques, cet ouvrage montre comment la fiction dit la violence de l'histoire et en quoi elle est une pièce cruciale de l'économie mémorielle. L'analyse embrasse tant les phénomènes stylistiques et narratologiques que les représentations, et met ainsi au jour une véritable poétique du traumatisme, dont la figure centrale est celle de la victime. Dans un dialogue au long cours avec les sciences sociales, l'analyse littéraire enrichit la compréhension des enjeux éthiques et politiques d'un discours faisant de la guerre et de la dictature un « passé qui ne passe pas ».