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Kalamu na wino, l'héritage de l'écriture arabe au Congo

Publié le 11 juin 2024 – Mis à jour le 12 juin 2024

Le professeur Xavier Luffin a obtenu un financement PDR FNRS, pendant 4 ans, afin de réaliser un projet de recherche sur l'héritage fascinant, encore largement méconnu, de l'écriture arabe au Congo. Il s'agit de mieux comprendre la circulation de l'écriture arabe dans les anciens territoires coloniaux belges, dès le XIXe siècle.

Suite aux contacts avec les commerçants musulmans venus dans la seconde moitié du 19e siècle de la côte swahilie d’une part, du Soudan d’autre part, l’écriture arabe circulait dans certaines régions du Congo (Maniema, Kisangani, Uele, etc.) dès avant l’arrivée des Européens, et a perduré durant toute la période coloniale, donnant lieu à un corpus varié en arabe et en swahili en caractères arabes : correspondance, contrats, amulettes, traités politiques, livres, etc.

Ce projet a pour objectif d’identifier d’une part de nouveaux documents restés sur place, mais aussi de mieux comprendre leur évolution dans le temps et leur circuit de circulation, et de proposer d’autre part une analyse linguistique des documents swahilis en écriture arabe produits au Congo à la fin du XIXe siècle. 


Xavier Luffin est professeur ordinaire à l’Université libre de Bruxelles (Belgique), où il enseigne la langue et la littérature arabes. L’un de ses domaines de recherche est le développement de la littéracie en écriture arabe (arabe et swahili ajami) au Congo et dans les pays voisins, du 19e siècle jusqu’à nos jours. Son dernier ouvrage sur ce sujet est : Un autre regard sur l’Histoire congolaise. Les documents arabes et swahilis dans les archives belges (1880-1899), Bruxelles, Fontes Historiae africanae, 2020, 395 p. Il prépare actuellement un autre ouvrage sur le sujet, intitulé : Arabic and Ajami Swahili Literacy in Congo. An Invisible Heritage. Xavier Luffin est également membre de l’Académie Royale de Belgique et membre de l’Académie Royale des Sciences d’Outremer.






Par le biais du PDR, le FNRS est finance, pendant 2 ou 4 ans, des programmes de recherche mono- ou pluri-universitaires, portés par un promoteur principal.

Illustration : Lettre manuscrite du sultan Zemio au Cdt Guillaume De Bauw, ca. 1897–1898, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, HA.01.0022, Fonds Guillaume De Bauw. Reproduction : Xavier Luffin, 2024, CC BY-NC-SA 4.0.