Pe/anser le monde à partir de l’Afrique

Chaque année, le département des relations extérieures de l’ULB octroie des subsides pour des chaires internationales et des chaires de coopération. Ces chaires sont destinées à inviter des personnalités scientifiques confirmées pour une durée d'un mois à des fins de collaboration en matière d'enseignement et/ou de recherche. Elles font l’objet d’une compétition ouverte, toutes facultés, tous domaines ou partenaires confondus. Les financements sont attribués sur base, notamment, de critères de qualité du projet, du CV de la promotrice de l’ULB et du bénéficiaire, de l’adéquation de la demande avec la stratégie institutionnelle de l’ULB et de la dynamique de collaboration entre les deux universités partenaires.

Littérature africaine, objet de recherche et d’enseignement

C’est le projet d’une de nos professeurs de la filière de Langues et Lettres françaises et romanes, Sabrina Parent, qui a été retenu cette année. Intitulé Pe/anser le monde à partir de l’Afrique : Littérature africaine et imaginaire environnemental, le projet, qui concerne une collaboration avec l’Université de Lubumbashi (UNILU), l’un des partenaires privilégiés de l’ULB, est en parfaite adéquation avec l’effort de décolonisation de notre institution.

Une double conviction fonde ce projet, à savoir que les textes littéraires, grâce au rythme lent que leur lecture impose, reste l’un des moyens privilégiés, pour les lectrices et lecteurs, qu’elles ou ils soient dilettantes ou spécialistes, de se dé-centrer, de voir et de penser le monde autrement, mais aussi de le reconfigurer, le transformer, le panser. Le champ d’action du projet est à la fois structurel et ponctuel.

L’impact structurel du projet se manifeste dans la volonté, à long terme, de formation d’une équipe de chercheuses et chercheurs congolo-belges destinée à réaliser l’édition critique de quelques textes « classiques » de la littérature congolaise, tels ceux de Nele Marian, Paul Lomami Tchibamba, Antoine Roger Bolamba, Thomas Kanza, Ngombo Mbala, V.Y. Mudimbe, Ngal Mbwil a Mpang, Muamba Kanyinda, Pius Ngandu Nkashama, Bolya Baenga, ou encore Djungu-Simba K.. Certains de ces textes étant difficiles à trouver, ou leur édition épuisée, il s’agira de les rendre de nouveau accessibles, dans une collection qui leur sera destinée. Initié par Maurice Amuri, le projet d’édition critique, que Sabrina Parent rejoindra en tant que co-promotrice, s’ouvrira à une dizaine d’étudiantes et d'étudiants de langues et lettres françaises et romanes par le biais d’un séminaire de BA3 initiant à la recherche et invitant les participantes et les participants à un effort de décentrement en les confrontant à une autre tradition littéraire, peu connue dans le monde universitaire belge francophone. 

Ponctuellement, c’est-à-dire sur une période d’un mois, il s’agira, pour Maurice Amuri, de dispenser une série de cours-conférences consacrée à l’imaginaire environnemental dans les littératures africaines, avec un accent particulier mis sur la littérature congolaise. Dans le sillage de l’essai de Malcom Ferdinand Une écologie décoloniale (2019), les conférences examineront comment les écrivains et les écrivaines sélectionnés pe/ansent le rapport des humains à leur environnement naturel, spolié par l’extractivisme (néo-)colonial. 

Quatre conférences de Maurice Amuri Mpala-Lutebele

Parties intégrante des cours de Littératures africaines et afropéennes et de Littératures des XX et XXIe siècles dispensés par Sabrina Parent ce quadrimestre, ces conférences sont également ouvertes au grand public et libres d’accès.